Pétrole Nigérian: Du brut, du raffiné et des coûts

LE SGAG-PPG DISSIPE TOTALEMENT LES TÉNÈBRES


Wilfried Léandre HOUNGBÉDJI avait été traité de tous les noms d'oiseau, pour avoir caricaturé une réalité qui crève les yeux, mais que l'amour du kpayo empêche bien des concitoyens béninois d'admettre. À la faveur de sa sortie médiatique des vendredis, le Secrétaire général adjoint du gouvernement, Porte-parole du gouvernement (SGAG-PPG) a été, on ne peut plus clair sur la question ce vendredi 17 juin 2023. Car, cela semblait bien chimérique de savoir le Nigéria bardé de pétrole juste à côté et d'aller s'approvisionner ailleurs, si loin, si cher. Mais comment acheter de la farine chez un producteur de manioc qui lui-même achète le gari ailleurs? C'est tout aussi banal que ça. Et là-dessus la réponse du SGAG-PPG est sans équivoque : «Le Nigeria jusqu'à présent, exporte son pétrole brut et importe le raffiné pour au moins 80% de sa consommation, de ses besoins. Donc le Nigeria jusqu'à nouvel ordre, importe l'essence raffinée. Si le Nigéria était un exportateur de l'essence raffinée, qu'est-ce qui empêcherait nos opérateurs privés qui achètent des pays du Golfe ou de l'Afrique du Nord ou d'Amérique, d'aller s'approvisionner au Nigéria, moins cher et de venir vendre ici. On aurait le produit moins cher sur nos stations aussi...pour ceux qui pensent qu'on ne fait rien en direction du Nigéria, qu'on devrait aller s'approvisionner là-bas pour venir vendre ici moins cher, c'est parce que le Nigéria n'exporte pas officiellement le raffiné. Si c'était le cas, ça ne nous coûte rien de faire quelques dizaines de kilomètres, d'aller chercher, venir ici et de pouvoir le vendre en station à 350 ou 400F. C'est ça la réalité». Par extension, si le Nigéria achète du pétrole raffiné malgré son statut de producteur du brut, qui sommes-nous au Bénin pour ne pas devoir aller sur le même marché ? Mais il y a de l'espoir, car en toute chose, il faut savoir tirer profit des situations. Là-dessus, on ne l'apprend pas à un chef d'État comme le Président TALON. Ainsi, quand le SGAG-PPG annonçait l'éventualité de l'installation de raffineries au Bénin, c'était forcément à dessein. Ceci avec le double avantage de s'approvisionner sur le marché du brut comme tout le monde en ayant la possibilité d'exporter le raffiné, mais surtout la possibilité d'avoir le brut au Nigéria à côté, étant entendu que c'est ce que le voisin fait de mieux. On n'opposera peut-être la nouveauté du lancement de la grande raffinerie dernièrement chez le voisin de l'Est, certes. Mais là encore la loi du marché départagerait les uns et les autres surtout que des efforts plus soutenus sont déployés pour une diplomatie plus agissante avec le Nigéria. C'est d'ailleurs cette loi du marché qui explique les files d'attente dans les stations services, étant entendu que les opérateurs pétroliers ne pouvaient s'approvisionner au-delà des besoins du marché déjà corrompu par les prix de l'essence de contrebande. Et de toute évidence, les prix n'ont pas changé en station, preuve que la suppression de la subvention de l'essence au Nigéria n'affecte aucunement le marché officiel au Bénin comme l'a si clairement démontré le SGAG-PPG. L'un dans l'autre, toutes les options semblent ouvertes. Dans tous les cas, le Bénin est capable aujourd'hui de ces exploits annoncés, car qui peut le plus, peut le moins. Il n'y a qu'à regarder la rapidité et surtout l'envergure de la transformation du coton made in Benin et les résultats de la zone industrielle de Glo Djigbé. Ce que l'on conçoit bien s'exprime aisément, c'est le temps qui donne raison au SGAG-PPG sur le sens des nuances.


Sèna Fidèle VODOUNON

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