Au sujet des déchargements de directeurs pour 0% d'admis au CEP
LE MINISTRE SALIMANE KARIMOU APPROUVE, MAIS...
«Les déchargements pour 0%, c'est une question de responsabilité»
Plusieurs questions ont été abordées par la ministre des enseignements maternel et primaire, Salimane KARIMOU à l'occasion du dîner de presse organisé à l'attention des hommes des médias à Porto-Novo. La question du déchargement systématique des directeurs d'écoles ayant obtenu 0% d'admis au CEP a été évoquée par les professionnels des médias. Voici la quintessence des explications du MEMP à ce sujet:
« ...Il faut que nous commencions par avoir ce sens d'assumer sa responsabilité. La première nuance que je voudrais faire et qui nous a motivé beaucoup plus en 2016, lorsque nous avons voulu prendre la décision là pour la première fois et je dirai bien à contre-coeur, c'est que même si tu prends l'école à trois mois de l'examen, en tant que responsable, tu devrais tout mettre en œuvre pour connaître le niveau des apprenants. Tu devrais tout mettre en œuvre pour relever leur niveau. Ceci, pour que ne serait-ce qu'un seul puisse réussir parmi eux. On nous fait le reproche pour dire, quelqu'un qui prend l'école en mars, parce que nous-mêmes nous mettons du temps à nommer les gens, il ne connaît pas le passé de ses apprenants. Il hérite d'une situation difficile et trois mois après il va à l'examen, il a zéro pour cent, on dit qu'il ne peut pas continuer, il est déchargé. C'est un déchargement, ce n'est pas un licenciement. Donc il perd simplement le poste de responsabilité. Figurez-vous, quand on a commencé en 2016, on a eu près de 700 déchargés. Il a suffi qu'on mette ce dispositif en place en plus de ce que nous avons fait pour accompagner, vous avez vu comment ça a chuté ? Ça a chuté pratiquement au quart. D'année en année, ça diminue. L'année dernière si mes souvenirs sont bons, on a déchargé moins de 20. Ça veut dire que ça a corrigé quelque chose...»
UN BIAIS PRÉJUDICIABLE DÉJÀ PRIS EN COMPTE
«...Mais nous-mêmes, on a constaté un biais qui nous amène aujourd'hui à réviser l'approche. Dans des localités, des gens ont commencé par s'en servir pour des règlements de comptes. J'ai eu des requêtes d'une personne qui a été déchargée et ce cas là m'a frappé et je me suis dit qu'il faut qu'on réfléchisse nous-mêmes autrement. Mais on l'a déjà déchargé parce qu'il a zéro pour cent. On n'a pas su que même ces enfants-là ne sont pas allés à l'examen. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Il y avait des pratiques dans l'école, que lui a trouvées, pas très commodes. Il a mis fin à ça. Il était nouvellement nommé dans l'école et il a constaté que le nombre de classes déclarées n'est pas conforme à ce qui est réel. Vous savez que nos écoles bénéficient de subventions. En réalité, l'école prend de subventions pour cinq classes. En réalité, lui n'a constaté que trois classes fonctionnelles. Avec l'autre directeur, la communauté s'est entendue et ils partageaint le surplus pour les deux classes là. Deuxième élément, les vivres des cantines scolaires. Ça vient pour l'effectif de cinq classes. En réalité, il n'y a que trois. Ils s'arrangent dans le cadre de contrôle pour camoufler. Donc, et parents, et autorités et cadres s'entendaient pour se partager ça. Lui, homme intègre, il a dit non, l'école est à trois classes et non à cinq classes. Donc les subventions, il a décidé de reverser le reste. Ce qu'il a fait. Même chose pour les vivres. Alors qu'est-ce que les gens ont fait pour le chasser. Voyez jusqu'où les gens poussent leur cynisme hein ! Donc les enfants, ils les ont empêchés d'aller à l'examen. Président APE, secrétaire, ils ont mobilisé tout le monde pour empêcher les enfants d'aller à l'examen. Finalement, aucun de ces candidats n'étaient présentés à l'examen, donc zéro pour cent. Aujourd'hui, nous tenons compte de ça. Il n'y a pas que ce cas d'ailleurs...»
Transcription et mise en forme : Fidèle Sèna VODOUNON
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