LD : Un discours en trompe-l’œil, des incohérences béantes

À force de vouloir convaincre par des artifices oratoires, certains finissent immanquablement par se prendre au piège de leurs propres contradictions. Ceux qui, au sein du parti Les Démocrates (LD), s’évertuent à chanter les louanges de leurs critères de désignation des candidats gagneraient à se délester de l’enflure verbale et des images faciles, pour confronter enfin la réalité : leur discours repose sur des incohérences grossières qui fragilisent la crédibilité même de leur propos.




La pirouette rhétorique la plus révélatrice est sans doute cette formule alambiquée : « la majorité adopte une réforme et c’est l’opposition qui l’applique dans son esprit ». Comment l’opposition, dépourvue de tout levier institutionnel, pourrait-elle appliquer une réforme qu’elle n’a ni conçue ni soutenue ? Comment ceux qui n’ont pas daigné, fût-ce par défi, ajouter le préfixe 01 à leurs contacts téléphoniques, se présenteraient-ils soudain comme les parangons d’une réforme qu’ils n’ont cessé de vouer aux gémonies ? L’argument sonne faux, comme une tentative désespérée de retourner la logique à son avantage.




On nous explique encore que seuls les militants « dévoués corps et âme » peuvent prétendre à l’investiture. Voilà donc un parti qui, au lieu de s’ériger en force de rassemblement, se mue en confrérie fermée où la loyauté inconditionnelle tient lieu de viatique. Cette fermeture dogmatique, travestie en « rigueur », révèle en réalité une crainte maladive de la diversité et de l’ouverture. N’est-ce pas là la négation même de l’esprit démocratique que l’on proclame pourtant défendre ?


Quant au fameux « processus méthodologique », il tient davantage de la mise en scène que de la méthode. Rien n’est précisé sur la transparence des critères ni sur les mécanismes de contrôle. À la place, l’on se satisfait de formules creuses et de slogans incantatoires, comme si l’apparat pouvait valoir procédure.


Le comble réside dans la justification des barrières financières. Présenter une caution de 25 millions de francs CFA, assortie d’une retenue supplémentaire de 5 millions, comme un gage de sérieux, relève du cynisme le plus achevé. Une démocratie réduite à une telle logique de mise, n’est plus une démocratie : c’est une loterie où seuls les plus fortunés peuvent concourir. Sous couvert de « filtrer » les candidatures mercenaires, c’est en réalité la tyrannie de l’argent que l’on consacre, reléguant hors du jeu politique tous ceux qui n’ont pas les poches pleines.


À l’examen, cet appel à candidatures n’est qu’un tissu de contradictions, une négation de la pluralité interne et une complaisance coupable envers l’argent-roi. Sur les quatre pages du document, seule la page réservée aux signatures échappe au spectre de l’argent. Comme si les responsables de LD savaient pertinemment que le jeu est déjà faussé, mais s’acharnaient tout de même à garnir les caisses du parti en dépouillant les aspirants ou, à défaut, en érigeant des barrières financières infranchissables pour justifier par avance l’échec de l’initiative.

Dans un cas comme dans l’autre, les éventuels soutiens financiers de LD, s’ils nourrissaient l’ambition d’un positionnement crédible pour 2026, ne manqueront pas de percevoir l’arnaque. Car derrière les discours emphatiques, c’est bien un parti qui se verrouille, qui se retranche hors de la vitalité démocratique et qui érige ses incohérences en vertus supposées.


✍️ Vodounon Sèna Fidèle

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