Le tourisme et la culture béninois: Des leviers de développement économique
Depuis 2016, le Bénin a entrepris une profonde transformation de son secteur touristique et culturel, longtemps sous-exploité. Aujourd’hui, ce domaine est positionné comme un véritable moteur de croissance, avec des investissements massifs visant à valoriser le patrimoine, moderniser les infrastructures et renforcer l’attractivité du pays.
Autrefois laissés à l’abandon, les trésors culturels du Bénin connaissent une seconde vie. Le Gouvernement a lancé des projets structurants tels que la construction du Musée International du Vodun à Porto-Novo, du Musée des Rois et des Amazones du Danxomè, et la réhabilitation du Palais Honmé ainsi que du site royal d’Abomey. La « Route des couvents vodun », la restauration du musée Adandé, ou encore la mise en valeur du palais du roi de Nikki illustrent cette dynamique. Le retour historique en 2021 de 26 trésors royaux pillés pendant la colonisation vient couronner cette politique ambitieuse.
Pour faire du Bénin une destination incontournable, les sites majeurs ont été réaménagés. À Ouidah, haut lieu du tourisme mémoriel, la Porte du Non-Retour, le mémorial de Zoungbodji et la Maison de la mémoire de l’esclavage renforcent l’attrait de la cité. Le développement de la station balnéaire d’Avlékété, du complexe touristique « Marina », ainsi que l’aménagement de la corniche de Cotonou et de la route des pêches participent à la modernisation du littoral.
Au nord, la revitalisation du parc national de la Pendjari a hissé le site au rang de référence régionale, tandis que la « Route des tatas » et le projet Réinventer Ganvié ouvrent de nouvelles perspectives.
Réceptifs hôteliers et perspectives économiques
Le secteur hôtelier, peu compétitif il y a moins de dix ans, se modernise avec la construction d’établissements de standing comme le Sofitel de Cotonou, bientôt suivis d’autres infrastructures dans chaque département. Cette dynamique vise non seulement à accroître l’accueil des visiteurs, mais aussi à générer 700.000 emplois d’ici 2030 et à attirer plus de 2 millions de touristes par an.
Au-delà du développement économique, le pays se réapproprie son identité culturelle. Des monuments emblématiques tels que l’esplanade de l’Amazone, le Monument aux Dévoués, la statue de Bio Guera ou encore celle du roi Toffa 1er témoignent de cette volonté de célébrer les héros et symboles nationaux. L’inscription, en 2023, du Koutammakou béninois au patrimoine mondial de l’UNESCO illustre également cette reconnaissance internationale.
Fort de ces acquis, le Bénin entend poursuivre cette politique volontariste, en travaillant notamment au retour d’autres œuvres spoliées et en consolidant son image de destination culturelle et touristique majeure en Afrique et dans le monde. Qui dit mieux ?
✍️ Fidèle Sèna VODOUNON

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